CBD Marseille – Où acheter, que choisir et ce que dit la loi

En France (et donc à Marseille), les produits à base de CBD doivent contenir au maximum 0,3 % de THC pour être légaux. Cette limite, relevée de 0,2 % à 0,3 % fin 2021, s’applique à tous les produits issus du chanvre autorisés à la vente . Concrètement, cela signifie que le chanvre utilisé doit être une variété agréée contenant au plus 0,3 % de THC, et les extraits ou produits finis (huiles, e-liquides, etc.) doivent eux aussi respecter ce seuil légal de 0,3 % de THC . Tout produit CBD commercialisé à Marseille ne doit donc pas dépasser 0,3 % de THC en teneur, sous peine d’être considéré comme un produit stupéfiant illégal.

Oui. Depuis une décision du Conseil d’État fin 2022, la vente et l’usage des fleurs de CBD (chanvre à faible teneur en THC) sont autorisés sous conditions. Le Conseil d’État a annulé l’arrêté gouvernemental qui interdisait la vente de fleurs et feuilles de cannabis contenant moins de 0,3 % de THC . Il a jugé que le CBD n’est pas un stupéfiant et qu’aucun risque sanitaire avéré ne justifiait une interdiction générale de ces fleurs . Désormais, à Marseille comme ailleurs en France, les fleurs et feuilles de chanvre riches en CBD peuvent être vendues et consommées si elles respectent les conditions légales : provenance de variétés de chanvre autorisées et taux de THC ≤ 0,3 % . En revanche, des fleurs ne respectant pas ces critères seraient illégales et traitées comme des stupéfiants.

Sur le plan juridique français, aucune réglementation spécifique ne distingue les huiles ou extraits full spectrum, broad spectrum ou isolat. La loi s’intéresse surtout à la présence de THC et à l’origine du chanvre. En pratique : un produit full spectrum contient tous les cannabinoïdes de la plante (y compris du THC en trace), il reste légal tant que le THC ≤ 0,3 %. Un produit broad spectrum ou un isolat de CBD sont censés ne contenir aucune trace de THC, ce qui les rend plus sûrs vis-à-vis de la loi et des tests (par exemple pour les sportifs ou conducteurs) . Ainsi, juridiquement, full spectrum, broad spectrum ou isolat doivent tous respecter les mêmes contraintes (variété de chanvre autorisée et THC sous le seuil légal). La différence est surtout commerciale : full spectrum regroupe plusieurs composés du chanvre (entourage de cannabinoïdes, terpènes…) pouvant inclure du THC, tandis que l’isolat est du CBD pur. En résumé : peu importe le spectre, le produit doit être conforme (THC ≤ 0,3 % et pas de substances interdites) pour être légal.

La législation française n’a pas fixé d’âge minimum explicite pour l’achat de CBD, mais dans les faits la vente est réservée aux adultes (18 ans et plus). Les boutiques de CBD, par précaution et en vertu du droit commun, refusent de vendre aux mineurs. D’ailleurs, il est généralement considéré comme interdit de vendre du CBD aux moins de 18 ans . Cette restriction découle du fait que le CBD est un produit du chanvre pouvant contenir du THC (même en trace), et par analogie avec le tabac ou l’alcool, sa vente aux mineurs est prohibée par principe. En pratique donc, pour acheter ou se faire livrer du CBD à Marseille, il faut être majeur (18 ans ou plus). Les sites et magasins sérieux le mentionnent clairement et peuvent exiger une pièce d’identité en cas de doute. À noter que les produits de vapotage au CBD  sont, eux, expressément interdits de vente aux mineurs par la loi (comme tous les produits de vapotage)

Oui, dans la plupart des cas en Europe, mais avec prudence. En France et dans l’Union européenne, il est admis de transporter des produits CBD légaux (taux de THC ≤ 0,3 %) sans risque de saisie aux douanes. Les douanes françaises – comme celles des autres pays européens – tolèrent le CBD à condition que le produit respecte le seuil légal de THC . Il est fortement conseillé de conserver le CBD dans son emballage d’origine, avec étiquette et éventuel certificat, afin de prouver sa conformité lors d’un contrôle . Par exemple, si vous prenez le train ou l’avion depuis Marseille vers une autre ville française ou européenne, vos fleurs de CBD ou huiles, bien étiquetées, ne devraient pas poser de problème. En revanche, la prudence s’impose pour les voyages hors UE : de nombreux pays interdisent strictement le CBD (certains le traitent comme du cannabis). Il faut toujours se renseigner sur la loi du pays de destination. En dehors de l’Europe, mieux vaut éviter d’emporter du CBD du tout, sous peine de confiscation ou de poursuites si le pays le bannit . En résumé : voyager avec du CBD est possible en France/UE avec un produit conforme et ses justificatifs, mais restez vigilant selon la destination.

Si lors d’un contrôle routier (police ou gendarmerie) on découvre en votre possession un produit présenté comme du CBD mais contenant plus de 0,3 % de THC, ce produit est alors considéré comme du cannabis illicite. Les conséquences juridiques sont les mêmes que pour une détention ou usage de stupéfiants. Pour une petite quantité et un usage personnel, vous encourez par exemple une amende forfaitaire délictuelle de 200 € (minorée à 150 € si payée rapidement) décidée sur place par les forces de l’ordre . Cette amende clôt l’affaire si elle est réglée, mais l’infraction (usage de stupéfiants) sera inscrite à votre casier . En cas de contestation ou de circonstances aggravantes, vous pouvez être poursuivi au tribunal : l’usage illicite de cannabis est passible d’un an d’emprisonnement et 3750 € d’amende selon le Code de la santé publique . Par ailleurs, le produit sera bien sûr saisi et détruit. Si la quantité est importante ou laisse penser à du trafic, les sanctions grimpent (jusqu’à 10 ans de prison pour trafic de stupéfiants) – mais dans le cas d’un simple contrôle routier avec un produit non conforme, on est généralement sur le volet usage/détention personnelle puni comme indiqué ci-dessus. En résumé : un produit au-delà du taux légal de THC = un stupéfiant, avec sanctions (amende, poursuites) identiques à celles du cannabis classique.

Non. Les tests salivaires (ou sanguins) utilisés par les forces de l’ordre détectent la présence de THC, mais ne font pas la différence entre une consommation de cannabis « classique » riche en THC et l’usage de CBD contenant des traces de THC. En France, il n’existe pas de seuil minimum de THC pour la conduite : toute trace de THC positive suffit à caractériser l’infraction de conduite sous stupéfiants . Ainsi, même si vous n’avez consommé que du CBD légal, il est possible qu’un test soit positif au THC (du fait des traces infimes potentiellement passées dans votre organisme) . Dans ce cas, légal ou pas, le test étant positif, vous seriez en infraction. La Cour de cassation a d’ailleurs confirmé en 2023 que le fait qu’un produit soit légal à la vente (< 0,3 % THC) « est sans incidence » sur l’infraction routière : ce qui compte, c’est la présence de THC dans l’organisme, peu importe l’origine ou la dose . En clair, les kits salivaires ne recherchent pas le CBD (ils n’y réagissent pas), mais si votre CBD contenait un peu de THC, vous serez positif comme n’importe quel consommateur de cannabis. Il n’y a pas de moyen, sur le moment, pour la police de distinguer si le THC provient d’une huile CBD légale ou d’un joint de marijuana.

Les e-liquides au CBD sont soumis à la fois à la réglementation du CBD et à celle du vapotage en général. Cela implique plusieurs obligations :

- Taux de THC : Comme pour tout produit CBD, un e-liquide ne doit pas contenir plus de 0,3 % de THC. En pratique, la plupart des e-liquides CBD sont fabriqués à partir d’isolat ou de distillat sans THC pour éviter tout problème légal.

- Vente interdite aux mineurs : La loi française interdit de vendre des produits de vapotage aux moins de 18 ans. Cela vaut donc aussi pour les e-liquides au CBD et les cigarettes électroniques au CBD : un commerçant doit exiger une preuve de majorité avant de les vendre à un client jeune.

- Publicité et allégations : La publicité pour les produits de vapotage est strictement encadrée (quasi interdite) tout comme celle pour le tabac. Un fabricant ou revendeur de e-liquide CBD ne peut pas faire de réclame grand public vantant son produit. De même, il est interdit de présenter le e-liquide CBD comme un médicament ou un sevrage tabagique sans autorisation : ce ne sont pas des médicaments ni des produits nicotinés reconnus pour arrêter de fumer.

- Conformité aux normes de sécurité : Les flacons d’e-liquide doivent respecter les normes générales (bouchon sécurité enfant, étiquetage avec ingrédients et pictogrammes si nécessaire). Si le e-liquide contient de la nicotine en plus du CBD, il doit aussi respecter la limite de 20 mg/ml de nicotine et le conditionnement maximal de 10 mL prévus par la directive européenne. (Beaucoup d’e-liquides au CBD ne contiennent pas de nicotine du tout, ce qui les soustrait aux contraintes spécifiques sur la nicotine, mais la vente aux mineurs reste interdite dans tous les cas).

- Nouveauté 2025 : Depuis février 2025, la loi interdit la vente de cigarettes électroniques jetables (puffs) en France, qu’elles contiennent de la nicotine ou non 18 . Par conséquent, une vapoteuse jetable pré-remplie au CBD entre dans cette interdiction. Les e-cigarettes CBD doivent être réutilisables ou sous forme de flacon rechargeable.

En somme, vapoter du CBD est autorisé pour un adulte, mais l’on doit se plier aux mêmes règles que pour les autres e-cigarettes sur la vente (pas aux mineurs, pas de puff jetable, etc.) tout en garantissant que le e-liquide CBD lui-même est conforme (CBD extrait de chanvre légal, sans excès de THC).

Oui et Non, en théorie le CBD pur est autorisé pour les sportifs, mais avec beaucoup de précautions. L’Agence mondiale antidopage (AMA) a retiré le cannabidiol (CBD) de la liste des substances interdites depuis 2018, ce qui signifie qu’un athlète peut consommer du CBD sans être sanctionné pour dopage en lui-même . Cependant, tous les autres cannabinoïdes (THC en tête) restent interdits en compétition. La distinction est cruciale : seul le CBD isolé est permis, alors que le cannabis contenant du THC, lui, est toujours dopant. En pratique, un sportif doit s’assurer que le produit CBD qu’il utilise est 100 % exempt de THC. L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) rappelle que si un athlète utilise du CBD, il doit choisir un produit garanti sans trace de THC pour éviter un contrôle positif accidentel . En effet, de nombreuses huiles ou gélules CBD peuvent contenir des traces infimes de THC (surtout les huiles full spectrum), ce qui pourrait suffire à un test antidopage urinaire positif si le seuil de tolérance est dépassé. Le seuil de détection du THC étant très bas (150 ng/mL dans l’urine en règle générale), même une micro-dose peut faire flancher le test. En clair : le CBD en lui-même n’est pas recherché ni interdit, mais si votre produit CBD n’est pas pur et fait apparaître du THC, vous risquez la même sanction que pour un usage de cannabis (suspension, annulation des résultats, etc.). Par prudence, les sportifs marseillais (comme tous sportifs) ne devraient consommer que des produits CBD certifiés THC 0,0 % (par ex. des isolats ou broad spectrum garantis sans THC) et vérifier les certificats d’analyse avant usage.

Oui – et elles sont drastiques : ces produits sont en théorie interdits à la vente. En France, l’ajout de CBD dans les denrées alimentaires n’est pas autorisé, car le CBD est considéré comme un « nouvel aliment » (Novel Food) non encore approuvé par les instances européennes. À ce jour, tous les aliments contenant du CBD vendus sur le marché sont illégaux du point de vue réglementaire . Aucune autorisation européenne n’a encore abouti pour légaliser le CBD dans l’alimentation, et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a même suspendu son évaluation en 2022 faute de données suffisantes sur l’innocuité du CBD . En clair, les bonbons, gâteaux, huiles alimentaires enrichies au CBD, etc., que l’on peut trouver dans le commerce sont en dehors du cadre légal : ils peuvent faire l’objet de retraits du marché à tout moment par la Répression des fraudes. D’ailleurs, en 2023, la France a dû retirer de nombreux produits alimentaires au CBD suite à des alertes sanitaires au niveau européen . Les seules préparations autorisées liées au chanvre en alimentaire sont celles qui ont un historique de consommation d’avant 1997, à savoir : les graines de chanvre et leurs dérivés (huile de chènevis, farine de graine) et les feuilles de chanvre pour infusion (tisane aqueuse) . Et encore, ces produits doivent respecter des teneurs infimes en THC : par exemple ≤ 3 mg/kg dans les graines et ≤ 7,5 mg/kg dans l’huile de graine de chanvre . Pour les infusions de feuilles, l’Europe discute de fixer une limite de THC bientôt . En résumé, les aliments au CBD (ex : bonbons au CBD) ne sont pas légalement autorisés à la vente en France tant que l’EFSA n’a pas validé le CBD comme ingrédient alimentaire sûr. Leur commercialisation est donc risquée et susceptible de sanctions.

Le CBD commence à trouver une place dans le domaine médical en France, mais de manière très encadrée. Un médicament à base de CBD est autorisé : l’Epidyolex©, solution buvable de cannabidiol pur, a obtenu une autorisation de mise sur le marché pour traiter certaines formes d’épilepsie sévère chez l’enfant (syndromes de Lennox-Gastaut et de Dravet) en association avec un autre antiépileptique . Ce médicament, soumis à prescription spécialisée, est le seul contenant uniquement du CBD à être officiellement approuvé à ce jour en France. Par ailleurs, la France a lancé en 2021 une expérimentation du cannabis médical, dans laquelle CBD et THC sont utilisés conjointement sous forme d’huiles ou de fleurs à vaporiser pour des patients souffrant de maladies graves (douleurs neuropathiques, épilepsies résistantes, effets secondaires de chimio, etc.). Cette expérimentation, initialement prévue sur 2 ans, a été prolongée et se poursuit jusqu’au 31 mars 2026 afin de ne pas interrompre les traitements des patients inclus . Durant cette phase pilote, des produits combinant CBD et THC sont fournis sous contrôle médical et font l’objet d’un suivi clinique. L’objectif est d’évaluer l’intérêt thérapeutique et d’éventuellement intégrer ces médicaments au droit commun ensuite (la Haute Autorité de Santé doit rendre un avis). En ce qui concerne les dispositifs médicaux, à proprement parler, le CBD n’a pas de statut de dispositif médical reconnu. Certains gels ou crèmes au CBD vendus en pharmacie (par exemple pour l’arthrose) sont commercialisés en tant que simples produits de soin ou cosmétiques, pas comme dispositifs médicaux certifiés. En résumé, le CBD en France est présent dans le champ médical via un médicament autorisé (Epidyolex) et via l’expérimentation du cannabis thérapeutique. Hors de ces cadres, le CBD vendu librement est considéré comme un produit de bien-être non médical (sans revendication de santé autorisée) .

Un commerçant qui vend du CBD à Marseille doit scrupuleusement respecter la réglementation, sans quoi il s’expose à de lourdes sanctions pénales et administratives. Les risques varient selon la nature du manquement :

- Vente de produits non conformes (trop de THC, cannabinoïdes de synthèse interdits…) : C’est le cas le plus grave. Le commerçant qui vend un produit dépassant 0,3 % de THC ou contenant une substance classée stupéfiant (par ex. du HHC, du THCP, etc.) sera considéré comme vendant des stupéfiants. Il tombe alors sous le coup du droit pénal des drogues. La peine théorique encourue pour trafic ou cession illicite de stupéfiants est jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 7 500 000 € d’amende. Dans la pratique, les autorités judiciaires engagent des poursuites pour trafic de drogue. Par exemple, en 2024, deux gérants de boutiques CBD en région PACA ont été arrêtés car 40 % de leurs produits testés dépassaient le taux légal de THC ou contenaient des composés illégaux : ils seront jugés pour vente de stupéfiants . Le préfet peut également ordonner la fermeture administrative de la boutique en attendant le jugement (c’est arrivé pour certaines enseignes).

- Non-respect d’autres obligations (publicité illégale, vente à des mineurs…) : Vendre du CBD à un mineur, faire de la publicité assimilable à une promotion de drogue, ou revendiquer des vertus thérapeutiques sans autorisation sont autant d’infractions. Par exemple, la provocation à l’usage de stupéfiants (faire de la pub présentant le CBD comme du cannabis récréatif) est punissable pénalement. La vente aux mineurs de produits de vapotage (donc e-liquides CBD) peut valoir au commerçant une forte amende également.

- Sanctions administratives et civiles : La DGCCRF (Répression des fraudes) peut infliger des amendes et saisir les produits si le commerçant vend des denrées CBD illégales ou trompe le consommateur sur la composition. Des rappels de produits et fermetures de sites web de vente en ligne peuvent être ordonnés.

En résumé, un commerçant de CBD qui outrepasse la loi s’expose à des sanctions comparables à celles du trafic de stupéfiants pour les infractions les plus graves. Au minimum, ses produits seront saisis et il risquera des poursuites. Au maximum, il encourt des peines de prison ferme et des amendes très élevées , sans compter la perte de son fonds de commerce. Il est donc impératif pour un vendeur de CBD marseillais de rester dans le cadre légal (taux de THC, produits autorisés, étiquetage honnête, etc.) sous peine de sanctions exemplaires.

À notre connaissance en juin 2025, aucune directive particulière n’a été émise par la mairie de Marseille ou la métropole AMP concernant les boutiques de CBD. L’encadrement des produits CBD relève du niveau national (lois, décrets, circulaires des ministères) et Marseille applique ces règles sans y ajouter de réglementation locale spécifique. En pratique, une boutique de CBD à Marseille doit respecter la loi française (voir toutes les conditions évoquées plus haut), comme n’importe où en France. La Ville de Marseille n’a pas pris d’arrêté municipal pour restreindre l’implantation des magasins de CBD ou réglementer différemment leur activité. De même, la Métropole Aix-Marseille-Provence n’a pas publié de charte ou d’instruction propre au sujet. On note simplement que les autorités locales (Préfecture, police, gendarmerie) veillent au grain : des contrôles ont lieu pour s’assurer du respect de la législation. Par exemple, le préfet peut faire fermer temporairement un commerce en cas de manquements graves (vente de stupéfiants déguisée, nuisances, etc.), mais ce ne sont pas des « directives CBD » à proprement parler, plutôt des mesures de police administrative au cas par cas. En somme, Marseille n’a pas de réglementation locale additionnelle sur le CBD – les commerçants doivent se conformer au cadre légal national, et la mairie n’a fait passer aucune consigne publique spécifique sur ce secteur.

Plusieurs évolutions sont en cours ou à l’horizon concernant le CBD et le cannabis bien-être :

- Issue de l’expérimentation du cannabis médical : D’ici 2025-2026, la France devra statuer sur l’intégration du cannabis thérapeutique dans le droit commun. L’expérimentation, prolongée jusqu’en mars 2026 , devrait déboucher sur la mise à disposition pérenne de médicaments à base de cannabis (contenant CBD et THC) pour certains patients. Le ministère de la Santé a déjà notifié à l’UE les textes préparant un cadre d’accès au cannabis médical en France. On peut donc s’attendre à ce que le CBD, en tant que composant de médicaments, soit davantage utilisé en milieu hospitalier et peut-être remboursé si la Haute Autorité de Santé y est favorable.

- Aliments au CBD (Novel Food) : Au niveau européen, des dossiers d’autorisation de CBD en tant que nouvel aliment sont à l’étude, mais l’EFSA demande encore des données. Il n’y aura probablement pas de feu vert avant 2025 au plus tôt. Cependant, si les études toxicologiques progressent, on pourrait voir en 2025-2026 l’EFSA rendre un avis sur la sécurité du CBD alimentaire. Un avis positif permettrait à la Commission européenne d’autoriser (sous conditions) les compléments alimentaires ou boissons au CBD, légalisant ainsi un marché aujourd’hui illégal . C’est une évolution très attendue par les professionnels du secteur « chanvre bien-être ». En France, cela impliquerait d’adapter la réglementation pour encadrer ces denrées (dosages max, avertissements sanitaires, etc.).

- Cadre européen harmonisé : De manière plus générale, l’Union européenne poursuit l’harmonisation des règles sur le chanvre. Par exemple, le règlement (UE) 2021/2115 a entériné le passage à 0,3 % de THC pour les cultures de chanvre, déjà appliqué en France. On attend aussi en 2024 l’établissement dans le règlement (UE) 2023/915 d’une teneur maximale de THC pour les infusions de feuilles de chanvre, ce qui légitimera la vente de tisanes au chanvre sous un seuil sûr. Par ailleurs, l’UE pourrait émettre des lignes directrices sur les cosmétiques au CBD (qui sont autorisés s’ils respectent les normes du règlement cosmétique). Toute avancée européenne sera transposée en France en 2025-2026.

- Lutte contre les cannabinoïdes de synthèse : Les autorités françaises ont récemment interdit plusieurs cannabinoïdes de synthèse qui circulaient sur le marché (HHC, H4-CBD, THC-P, etc.), en les classant comme stupéfiants en 2023-2024. On peut s’attendre à ce que cette liste s’allonge si de nouvelles molécules de synthèse apparaissent (par exemple d’autres dérivés de CBD hydrogénés ou chlorés). L’ANSM et la MILDECA continueront de surveiller et bannir les analogues non naturels du CBD qui pourraient être vendus illégalement.

- Éventuelles initiatives législatives nationales : Le débat plus large sur le cannabis (bien-être et récréatif) reste d’actualité. En 2023, le CESE (Conseil économique, social et environnemental) a préconisé une légalisation encadrée du cannabis récréatif, et des élus locaux (y compris à Marseille) appellent à faire évoluer la loi. Si une expérimentation de légalisation du cannabis récréatif voyait le jour dans les prochaines années, cela impacterait indirectement le marché du CBD. Cependant, à court terme (2025-2026), aucune légalisation du cannabis “récréatif” n’est programmée – on observe plutôt des ajustements de la réglementation actuelle. On peut néanmoins prévoir une clarification législative en France une fois les décisions européennes sur les Novel Foods et le cannabis médical prises, afin de sortir le CBD du « flou » juridique qui subsiste sur certains aspects (notamment alimentaire).

En somme, pour 2025-2026, les grandes évolutions attendues concernent la normalisation progressive de l’utilisation du CBD : validation de médicaments au CBD (ou cannabis médical) et peut être ouverture encadrée du marché alimentaire si l’UE le juge sans danger. Parallèlement, la France continuera de verrouiller les abus (interdiction des faux produits “CBD” dopés aux THC de synthèse, contrôle de la qualité) pour assurer un développement sécurisé de la filière chanvre bien-être. Les professionnels et consommateurs doivent donc rester attentifs aux mises à jour réglementaires d’ici 2026, car le cadre peut encore bouger.